« Je suis incapable de trouver une autre occupation que celle de me faire tuer. Je n’ai pas, comme les miliciens, le droit de traîner dans les bars pour écourter les jours et les nuits sans combats. Mon statut de femme sans peur et sans reproche, de femme à part, me l’interdit. Mes convictions personnelles aussi me l’interdisent. Alors il ne me reste qu’à me plonger dans le manuel de formation militaire que j’essaie d’apprendre par cœurà » C’est l’un des textes les plus forts sur la guerre d’Espagne. écrit par Mika Etchebéhère (1902-1992), une femme qui dirigea une colonne du Parti ouvrier d’unification marxiste (POUM) en 1936-1937. On y croise des minoritaires, des anarcho-syndicalistes et des marxistes antistaliniens, tous habités par la conviction d’imminents lendemains qui chantent.